Déroulez
VOS SERVICES EN UN CLIC

Réalisation du suivi des populations de Cistude d'Europe sur les espaces naturels sensibles (ENS) des Barthes de l'Aran, de l'Ardanavy et de Lahonce

Avec sa compétence « Espaces Naturels Sensibles » (ENS), le Département des Pyrénées-Atlantiques développe une politique environnementale en attachant une importance particulière à la biodiversité et aux paysages de son territoire à travers des objectifs de préservation, de gestion, et de valorisation des espaces et des espèces, ainsi que des sites et des habitats naturels.

Dans le cadre des plans de gestion des barthes de l'Aran et de l'Ardanavy mis en place en 2013 et par les actions qui y figurent, le Département et le Syndicat Mixte du Bas Adour Maritime (SMBAM) coordonnent notamment l'action d'approfondir les connaissances et suivre les espèces patrimoniales et indicatrices.

Dans cet objectif, figure la réalisation d'un suivi et d'une veille écologique sur la Cistude d'Europe.

Ce suivi sera réalisé de 2021 à 2023 par l'association MIFENEC (Maison d'Initiation à la Faune et aux Espaces Naturels Etudes et Conseils, association basée à Bardos).

Le périmètre du projet de suivi

Le suivi se réalisera sur les périmètres des 3 Espaces Naturels Sensibles (ENS) du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques que sont les barthes de Lahonce, de l'Ardanavy et de l'Aran sur les communes de Lahonce, Urcuit et Urt.

Localisation du secteur d'étude (en vert figurent les ENS du département

La cistude d'Europe : une espèce protégée

La cistude d'Europe (Emys orbicularis) est une tortue aquatique de petite taille protégée depuis 1979 (arrêté du 24 avril 1979), et vivant dans les milieux humides. Elle apprécie les fonds vaseux et la végétation aquatique abondante qui fournissent nourriture et abris en quantité.

©Mifenec

Son territoire peut s'étendre sur près de 10 ha en zone humide. Pour prendre ses bains de soleil, elle recherche activement les troncs d'arbres flottant et les branches basse en berge. 

La sauvegarde de cette espèce passe nécessairement par la préservation des zones humides et donc des barthes de l'Adour.

La cistude est une espèce vulnérable, aujourd'hui en forte régression sur toute son aire de répartition. Les causes de ce déclin sont nombreuses :

- dégradation et destruction des zones humides et des sites de ponte par l'homme,

- prédation des oeufs (renard, blaireau, sanglier...),

- écrasement via les ouvrags anthropiques (routes, voies, ferrées,...),

- blessures accidentelles (ex : hameçons),

- prélèvements d'individus, 

- introduction d'espèces exotiques (écrevisse de Louisiane, tortue à tempes rouges,...).

Cette régression a conduit à classer l'espèce dans la catégorie NT (quasi menacé) sur la liste rouge des reptiles d'Aquitaine et dans la même catégorie sur la liste rouge européenne de l'UICN.

L'espèce fait partie de la liste "64 fantastiques", établi par le Département qui a retenu dans une délibération des espèces pour leur caractère exceptionnel, parce qu'elles sont rares ou protégées et qu'elles tiennent un rôle essentiel dans le fragile équilibre du vivant. Le Département a ensuite lancé en 2020 un appel à manifestation d'intérêt relatif au soutien à des actions menées en faveur de ces 64 espèces faunistiques et floristiques et de leurs habitats.

Par ailleurs un Plan National d'Actions (PNA) 2020-2029 a été élaboré en faveur de la Cistude d'Europe. Il s'agit du second PNA qui propose une stratégie nationale pour la conservation de l'espèce et, pour atteindre l'objectif du bon état de conservation des populations, il présente une liste d'acions à mettre en oeuvre qui s'articulent autour de 3 axes : étude, conservation, sensibilisation.

Le protocole mis en place

Sur les secteurs des barthes de Lahonce, l'Aran et l'Ardanavy, des données de suivi des peuplements existent déjà, mais l'intérêt aujourd'hui est de mettre à jour les cartographies de présence effectives et potentielles de l'espèce (habitats favorables), de localiser les sites de pontes propices/potentiels, d'estimer les effectifs dans les principaux foyers et d'évaluer l'utilisation des corridors de déplacements par les Cistudes.

Les experts de l'association proposeront ensuite la mise en place de solutions d'amélioration possibles notamment à proximité des barrières écologiques (ex : voie ferrée).

Le protocole de suivi consistera en une détection visuelle et des piégeages prospectifs CMR (capture-marquage-recapture). Les pièges utilisés sont des nasses cylindriques avec appâts. Les individus capturés seront relâchés immédiatement après mesures biométriques (taille, sexe, poids, classe d'âge, etc.) et marquage, à l'endroit de la capture. L'association mettra en place des panneaux à proximité des zones de piégeage pour avertir les passants de ne pas déplacer les nasses.

Planning d'intervention pour le piégeage sur les sites : de mars à juin et de septembre à octobre chaque année.

Concernant les autorisations réglementaires nécessaires à la capture d'espèce protégée et à la Capture-Marquage-Recapture de la Cistude, la MIFENEC possède une autorisation par arrêté préfectoral.

Au travers de cette études, le Département vise à accroître les connaissances sur cette espèce, préserver son habitat et améliorer ses conditions de vie. Les enjeux de de conservation pour l'espèce seront de conserver les mosaïques de zones humides, d'avoir une gestion adaptée des différents milieux notamment pour les sites de pontes et d'améliorer le fonctionnement des corridors de déplacement.